DIF élu raboté : Égalité territoriale bafouée La France est ainsi faite qu’elle demeure un pays composé de 34968 communes, et sur ce total 20250 ne comptent pas plus de 500 habitants. Ces dernières, cependant, irriguent et animent notre grand Hexagone et, bien souvent, pallient les absences de l’État. Il est également utile de souligner que la vaste majorité de ces Maires sont indemnisés à un peu moins de 650 euros par mois (à peine plus qu’un RSA) et aux alentours de 250 euros pour les adjoints (moitié moins qu’un RSA). Il y a donc des petites, des toutes petites, des moyennes, des grandes et des très grandes communes. Toutes ont en commun de fonctionner grâce à un tissu d’élus locaux pour la plupart engagés, disponibles et le plus souvent bénévoles. Les grandes villes bénéficient pour l’exécution de leur mission d’agents territoriaux compétents et pour former leurs élus de budgets conséquents. Mais, pour d’autres, c’est parfois beaucoup plus compliqué, et les élus se muent régulièrement en agents pour assurer le bon fonctionnement de la cellule communale. Auparavant, que vous soyez élu d’une petite ou d’une grande collectivité, vous bénéficiiez des mêmes droits à la formation, afin de vous parfaire et d’améliorer la pertinence de vos interventions et de la vie démocratique de votre territoire. Dans un  monde qui a tendance à tout pénaliser, cette égalité était heureuse et elle permettait aux édiles des territoires ruraux ou moins riches de bénéficier de formations qualitatives afin de poursuivre leur mission en toute sécurité juridique. Désormais, suite à l’Arrêté du 12 juillet 2021 pris par la ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales et le Ministre des outre-mer il sera passablement plus compliqué de se former pour toute une catégorie d’élus (les plus nombreux et le plus appréciés). En effet, les montants disponibles pour leur montée en compétences ont fondu comme neige au soleil (-75%). Les raisons qui ont poussé l’État à agir de la sorte sont sûrement à chercher du côté d’officines de Formation peu respectueuses des règles et plus soucieuses du profit que du service public. Il n’empêche, depuis de nombreuses années, il est devenu courant de dénoncer une France à deux vitesses, malheureusement cette récente décision vient s’ajouter à la longue liste des raisons accélérant ce phénomène. Pire, comme évoqué plus avant, ce désengagement de l’État va ouvrir la boite de Pandore, si d’aventure une catastrophe venait à survenir, et que l’une des raisons retenue par la Justice soit le manque de formation de l’élu ou des élus concernés. On imagine aisément les conséquences pour l’État responsable de cette situation. Pourtant, les frontons des communes de France sont tous frappés de la même devise : « Liberté, Égalité, Fraternité ». Nos décideurs ne devraient pas oublier l’égalité au moment de légiférer, au risque d’accentuer plus encore la fracture territoriale et ses conséquences.