Un premier tour le 15 mars… un second plus de 3 mois et demi après.

C’est une première et tout le monde est un peu perdu. Tellement de temps sépare les 2 tours….

Après des semaines de réflexion et après avoir écouté de nombreux représentants des partis politiques, le Premier Ministre a tranché : « la démocratie, elle aussi, doit reprendre tous ses droits ».

Cette décision fait suite au rapport du conseil scientifique rendu lundi 18 mai qui permettait d’envisager l’élection mais laissait la décision finale au politique.

Dès lors, comment se projeter dans une élection dans un contexte de crise sanitaire qui a bouleversé notre planète ?  Comment faire une campagne électorale dans des conditions aussi restreintes ? Comme intéresser nos concitoyens ?

Cette campagne ne ressemblera à aucune autre et cet article vous donnera quelques conseils.

 

UNE CAMPAGNE PAS COMME LES AUTRES

Il est acquis que la campagne électorale se déroulera de manière inédite et que les candidats devront innover pour limiter les risques. Le délai normal entre le 1e et le 2d tour est normalement d’une semaine. D’ici au 28 juin cela fait 5 semaines de campagne, soit un délai anormalement long durant lequel il faudra rester mobilisé.

Cela sera d’autant plus difficile que les actes de campagne traditionnels comme les réunions publiques ou les tractages sont proscrits ou réduits au strict minimum.

Cette campagne sera donc essentiellement numérique, et Edouard Philippe a d’ailleurs parlé d’ «inventivité des candidats»«Il sera utile de privilégier une campagne numérique, les interventions et les débats dans les médias», a détaillé Christophe Castaner, invitant les candidats à «adapter leurs méthodes».

De nombreuses contraintes sanitaires ont d’ailleurs été préconisées dans le rapport du conseil scientifique.

 

PRÉPARER SA CAMPAGNE

Analyser les émargements

La première démarche sera d’aller consulter les listes d’émargement du premier tour des élections. Cela vous permettra de lister les noms des abstentionnistes que vous connaissez et de les contacter. Attention à ne pas les braquer et à identifier la raison de leur abstention. Peur du coronavirus ? Pas convaincu par vous ou votre liste ? Non adhésion au programme ? Réticence à voter ? Autre raison ? Passer du temps à échanger, à convaincre et à rassurer.

Remobiliser son équipe

Une campagne électorale c’est des mois : de mobilisation, d’engagement, de personnes sur le terrain, de réunion, de porte à porte, … Il va vous falloir remobiliser chacun après cette « trêve » brutale. Réunions de campagne en visio, discours de motivation, rappel des objectifs communs, de votre vision, nouvelle réflexion sur le programme sont des actions qu’il vous faudra mettre en place.

Rebâtir son programme

C’est le moment de reprendre votre programme du premier tour. La crise que nous traversons laissera des traces. Les citoyens ont moins d’envie mais plus d’attentes. Certaines promesses de campagne du mois de mars seront revues et les priorités repensées, des axes seront nuancés ou amplifiés. On s’orientera davantage vers des projets du quotidien que des grands projets.
Transition écologique, économie, social… et santé feront partie des grands axes du 2e tour.

 

MENER SA CAMPAGNE

Des actions de « terrain » sécurisées

S’il devait y en avoir, le conseil scientifique recommande le « port du masque et d’une visière pour toutes les personnes participant à des opérations de campagne dans le souci de les protéger ».

Quoi qu’il en soit il conviendra de montrer l’exemple.

Une campagne numérique amplifiée

Les réseaux sociaux comme Facebook, Twitter, Linkedin et Instagram devraient être pris d’assaut. Chats, réunions en direct, vidéos, photos, mails, consultations en ligne, débats retransmis sur les sites internet des médias, à vous de réinventer votre campagne !

Le « phoning » sera aussi bien sûr de rigueur !

Des procurations au centre du vote

Beaucoup de personnes ne pourront ou ne voudront pas venir voter. Vous devrez le plus tôt possible proposer de trouver des mandataires pour des procurations. Nous serions presque tentés de dire qu’il y aura une campagne basée sur le nombre de procurations que les candidats « obtiendront ».

Christophe Castaner a évoqué que le recueil des procurations sera « simplifié au maximum ».Une attention particulière sera ainsi apportée au cas des personnes en quarantaine ou isolement ou en EHPAD au moment du scrutin. Ils pourront demander à un officier de police judiciaire (OPJ) ou un agent de police judiciaire de se déplacer pour établir une procuration.

Un message rassurant à transmettre

Pour beaucoup de citoyens il sera étonnant de voir une campagne politique reprendre après une crise sanitaire inédite qui a bouleversé tout le monde. Les candidats devront aborder cette campagne sereinement. Les maîtres mots seront : sobriété, humilité et responsabilité. Vous devrez écouter le plus grand nombre, continuer à co-construire, intéresser, consulter pour que chacun se sente concerné.

 

UN NOUVEL AVIS DÉBUT JUIN

Le jour du scrutin répondra aussi à des exigences particulières comme nous avons pu l’évoquer dans un précédent article.

Par ailleurs, Edouard Philippe a rappelé que, dans le cas où le conseil scientifique émettrait dans quinze jours un avis défavorable à la tenue de ce scrutin le 28 juin en raison de l’évolution de la pandémie, celui-ci pourrait être à nouveau décalé.

Un projet de loi sera donc présenté « à titre conservatoire » dès le 27 mai pour permettre si besoin, le report des élections « au plus tard en janvier 2021 ».

Une chose est sûre : dès ce lundi 24 mai beaucoup de candidats vont repartir en campagne !